le café sans café
Slavoj Žižek en parle beaucoup
Alain Badiou quant à lui parle
de l’amour sans tomber
c’est-à-dire rien
le jeu coupé de sa chandelle
et le désêtre
l’errance sans vie
le vide contemporain
pour ne pas dire : comptant-pour-rien
d’un Zapata sans son fusil…
un Zapata qui se serait rasé la moustache
mis au yoga
avant d’entamer une révolution au dentifrice
une pause, et l’on sert un vin bio très cher
mais sans alcool, suivi d’un cassoulet
ou d’une choucroute végétarienne
on continue nos vies planquées
de citoyens du Premier Monde
sans mort au bout
sans même nous dire que nos jours brûlent
et s’en vont vers la cendre,
et qu’il faut exister vraiment
pour être…
ode au monde gentrifié des beaux quartiers !
ode au monde récuré ! brossé ! lavé de l’ombre !
et longuement s’étiolant dans le formol…
mais t’étais censé parler du cipM…
j’y viens ! j’y viens ! t’inquiète !
comme un lézard ! en zigzaguant !
zigzague pas trop quand même
des fois qu’on te perdrait comme un OVNI dans le ciel du Mexique
j’ai vu un concert fascinant l’autre jour
voilà que tu changes de sujet encore !
non, c’est lié !
vas-y, raconte !
un type barbu jouait du saxo baryton
mais pas du tout comme John Coltrane
qui n’a jamais joué du saxo baryton !
je sais
je sais
mais je voulais dire autre chose…
dire quoi ? vas-y !
dire que ce bon élève musicologue
ou ce bon prof noté très bien
à l’abri de sa bonne école bien à la mode
certainement perchée
à la pointe la plus haute
de la plus haute musique contemporaine,
ben justement… ce type-là jouait pas !
comment ça, jouait pas ?
un concert sans jouer ! après le Pastis sans le jaune !
la journée sans coucher de soleil !
et la bronchite chronique arrivée sans tousser…
possible comment, un concert sans jouer ?
il avait son sax sur les lèvres quand même
il émettait de petits souffles très discrets
le tout branché sur un tas d’appareils électroniques très compliqués
et pas de mélodie du tout,
pas le début d’une note perçue…
ben quoi alors ?
du souffle… et un genre de
bourdonnement très chiant, suivi d’un
petit jeu subtil à enculer les mouches naines
sur les touches en elles-mêmes !
les touches en soi !
libérées du concept de notes !
Kant serait fou d’écouter ça !
de sentir le frôler, ce vertige-là
du concert sans concert !
des notes sans notes !
c’est-à-dire : la musique sans la musique ?
c’est ça, ou à peu près
c’est la grande mode
le boom du concert sans le jeu
sans une seule goutte de sueur ou une flamme
plutôt frustrant…
ouais, même usant !
tu pensais trouver la libération
t’en ressors plus aigri qu’après une virée à la préfecture
des étrangers où on t’a parlé comme un clebs encore, tu contiens
dans la rue l’envie de déboîter deux, trois rétros,
tu arroses de coups de latte un lampadaire au lieu de rire,
bref : t’es plus vieux, plus lourd de
dix ans, dix kilos de fureur après ça !
le cipM dans l’histoire ?
ben… c’est pareil…
comment ça, c’est pareil ?
c’est le même genre de soustraction débile appliqué à la poésie ou la critique…
le texte littéraire sans le texte ?
bien pire que ça !
le poème délesté du vers ?
bien pire que ça !
je donne ma langue au gnou…
LA LITTÉRATURE SANS LES AUTRES !
comment ça, sans les autres ?
SANS MEME LE BESOIN SUR TES MOTS DES YEUX D’AUTRUI !
tu exagères…
je te donne un échantillon
un texte du cipM ?
exactement, un exemple de beauté
très rare et de haut-vol
éditée par ce Centre-là du Monde !
ce Centre INTERNATIONAL et RÉPUTÉ partout
de la PLUS HAUTE POÉSIE MONDIALE
de la très grande Ville de Marseille
tu me fais languir… vas-y, envoie !
ça va ! ça vient ! c’est de Jean Daive,
un Monsieur France Culture impressionnant
très bien noté (payé ?) par ce Haut Centre !
tu m’aguiches l’intellect !
dévore ! profite : « La page se résorbe de termes qui en font le
mouvement, comme si une corporéité prise dans ses
ellipses se continuait en charge d’abstraction et en
rapport de démembrement. Le thème s’affirme,
c’est-à-dire disparaît en équivalences de concepts
affranchies de l’image, cette absence figurant tous
les événements des mots qui tourmentent la syntaxe
incluse dans son épopée. La page agit sur la langue
comme sur une chose dont l’évocation joue le
rôle de sujet captif d’un arrêt (ou d’un reflet ?) avec
alternance de disposition chorale. Il y a torsion. De
la scène ou du discours ? »
Jean Daive, Lecture de Un transitif d’Anne-Marie Albiach.
ouah ! ouah !
ouais ! ouais !
t’as entendu ?
t’as vu ?
t’as profité ?
j’ai voyagé même, tu peux dire…
je t’en donne, de la transe et de l’émoi, encore une fois ?
ouais, je veux bien, vas-y : balance !
Danielle Mémoire, Et ainsi de suite
fulgurant, rien que le titre !
profite ! ça swingue : « Des objections s’adoucissent en la guise de personnages.
Pour deux parmi ceux-là, leur nom – ou, pour l’un, en effet, son nom ; pour l’autre, manière, là, plutôt, d’antonomase, et sous laquelle seule, il nous aura été donné de le connaître, son titre –, ces appellations se voient, à l’occasion d’une lecture publique en langue arabe (le lecteur, un grand poète ; loin donc s’en fallait qu’on lui dût les pages lues), respectivement translittérées fa, lam, wa, ra, wa, nun, pour la première, alif, lâm, mim, ra, kaf, ia, ‘ayn, pour la seconde.
On doit à la vérité de dire que la lecture à voix haute ne croit pas devoir maintenir le ‘ayn, c’est une sifflante, en fin de mot, que l’on entend, laquelle plaît aussi, mais moins.
On montre assez de sottise ensuite pour s’amuser à ce qui est, en somme, re-translittération.
Les personnages sont maintenus, qu’aura vu sourdre (car des personnages, par ailleurs, sourdent) un aussi ténu prétexte.
Du cadre, qu’à peine distord la distance, on soupçonne qu’il se déporte au gré des pérégrinations, selon, de l’auteur ou des auteurs. » (à suivre)
ça veut dire quoi ?
tu es trivial…
comment ça, « je suis trivial » ?
tu cherches du sens, tu es vulgaire…
ben pourquoi ça ? c’est bien de comprendre, non, tu crois pas ?
c’est juste has-been ! fini ! foutu !
de quoi ? comprendre ?
je t’ai dit : LE TEXTE SANS LES AUTRES ! LE TEXTE-BIGORNEAU BIEN BIGORNÉ DANS SA COQUILLE ! et toi, tu cherches du sens… que veux-tu que je te dise ? tu dois être terre-à-terre ! ou simplement idiot…
comme si j’allais mendier une note dans un concert de musique snob…
comme si tu réclamais de l’émotion dans un musée branché du centre-ville…
dépassé…
enfoncé…
éculé…
attardé…
il faut dire : « sourdre »
oui, c’est bien, « sourdre »
« re-translittération », pas mal non plus ?
même, je dirais : affriolant !
et la diantre de relative introduite par « que » complément d’objet ?
du plus haut ! du meilleur effet !
« Les personnages sont maintenus, qu’aura vu sourdre (car des personnages, par ailleurs, sourdent) un aussi ténu prétexte »
précieuse !
puissante, la relative !
et puis : « distord »
« corporéité »
« équivalences de concepts »
« alternance de disposition chorale »
« antonomase »
et surtout
ne pas dire
ne jamais dire
ne pas écrire : « Des objections s’adoucissent en guise de personnage. »
ce serait bas…
alors que dire : « en la guise de »
« Des objections s’adoucissent en la guise de personnage. »
le « la » change tout
le « la » rehausse
et fait que fuse immédiatement
le bas poème
des très sombres périphéries urbaines
aux Hautes Sphères !
on pourrait pour finir tenter un exercice d’application
développe un peu l’idée…
on prendrait par exemple un poème court d’un jeune poète…
par exemple de Sammy Sapin ?
très bien, Sapin !
impubliable par le cipM en l’état !
et on fait quoi ?
on le toilette !
pardon ?
on l’embourrasque et l’hermétise !
t’as pas pris tes médocs ?
on le relooke et le rend, le Sapin,
publiable, « invitable », par le cipM !
en gros, on le fait bankable de la noblesse !
tu t’emballes un chouïa,
mais c’est pas faux…
envoie le texte !
il y en a deux en fait, un vrai diptyque,
mais, avant Sammy, quelques grammes
à bouffer de Anne-James Chaton !
Anne-James qui ça ?
Anne-James Chaton ! écoute ! c’est grand ! c’est du cipM ultime, voire au-delà : « Il aura été sabordé par un canon de 12 de la troisième batterie d’un vaisseau trois-points de 90
par un canon de 12 de la seconde batterie d’un vaisseau de 50
par un canon de 12 des gaillards d’un vaisseau-rasé de 12
par un canon de 12 de la batterie d’une frégate de 12
Il aura été sabordé par un canon de 18 de la troisième batterie d’un vaisseau trois-points de 120
par un canon de 18 de la deuxième batterie d’un vaisseau trois-ponts de 98
par un canon de 18 de la troisième batterie d’un vaisseau trois-ponts de 98
par un canon de 18 de la seconde batterie d’un vaisseau de 74
par un canon de 18 de la seconde batterie d’un vaisseau de 64
par un canon de 18 de la seconde batterie d’une frégate de 18 (…) »
ouah, j’ai mal à la tête ! tu veux ma mort !
ça va, excuse ! c’est pourtant vrai que le cipM a sorti ça…
et ça dure même encore deux pages !
oui mais là, si tu veux, c’est bon ! envoie Sapin !
le voici, je le jette, écoute-le bien :
« Onan en emporte le vent
quand j’ai fini de me branler,
ma bite a ce petit air triste
qui me donne envie de lui faire un gros câlin.
Onan en emporte le vent II
ce qui est bien avec l’onanisme
c’est quand on atteint
l’universel »
trop simple…
trop cru…
trop familier…
trop désuet…
manquant de classe…
d’obscurité…
momifions ça !
engluons tout !
obstruons grave !
sortons le mastic et la glu !
le gel coiffant !
la pâte à pain !
tu veux dire : à Sapin…
fous le camp, t’es viré !
allez, vas-y !
je m’y jette, je commence :
« quand de vi mien – joyeusement / longtemps – comme de fontaine de Vaucluse
sourdit panache trublion / regardant membre (raplapla) je tremble
&
sens que distord en
moi-
même
puissant couteau rouillé de langue-colère –
moi, seul Noé, que nuit conquiert / tristesse
sens
&
besoin grand d’étreinte-
sucre
à pointe amère de gland mien chu //
…………………………………………………………… /////////////
gland mien chu que si
seul je vois
(= je vois qu’il scie le voir)
mendier l’hostie
et la pitié
(dans début long (de nuit) de langue atroce) /
d’un sourcil batailleur complice
& chaleur
(sur le champ trouvée (au fond)) /
d’un pruneau de douceur tactile »
puissant !!!
merci !!!
mais le dernier vers veut dire quoi ?
« pruneau de douceur tactile » ?
ouais, c’est quoi ça ?
franchement, je m’en fous…
ah bon ? c’est bien
et le deuxième ?
je te le laisse !
ok ! j’y vais !
« ona//onan///ona
ona/nan/onan/na
nana/onan/onana
cosmos
lu-mière
semence germe (= mens-jet)
non pour seul
je
plié
dans
l’
œuf
/////////////
univers-feu
univers-é
uni-ver-sant
vers absolu agenouillé
sous soleil-bleu
le vi en main
(la couille pleine) ///
et YouPorn sous rétine
branlons langue-mère ! »
ah ! grand merci !
tout de suite, Sapin va mieux !
Sapin se vend !
Sapin publie !
Sapin est là !
mais quand même il faut rajouter quelque chose…
rajouter quoi ?
Michel Foucault…
ah ! carrément !
je vais me gêner…
vas-y, je t’en prie…
Michel Foucault nous dit que le pouvoir…
tiens, tu parles de lui au présent ?
et pourquoi pas ?
enchaîne, garçon !
Michel Foucault nous dit que le pouvoir
ne se situe pas seulement au centre
ou dans l’État, mais en chacun de nous
il est tapi
il est larvé
il est venu, a pris ses aises et il agit…
le rapport avec le cipM ?
bien l’impression que ce bazar-là
n’est pas le centre, malgré son nom,
mais plutôt le dommage collatéral
d’un projet d’enfumage plus vaste…
projet, t’es sûr ?
t’as pas peur de sombrer dans le complot ?
ouais, pas projet…
processus en roue libre,
ou inertie totale…
mouvement vidé de sa raison…
c’est ça…
y’a plus d’idée… plus de visée… plus d’intention…
plus que la répétition la plus vaine d’un trouble enfoui…
et ça voudrait donc dire que le symptôme cipM
pourrait possiblement être observé ailleurs ?
exactement…
c’est pas localisé, mais plutôt
essaimé, comme trouble…
un peu comme les OGM Monsanto,
si tu veux, ils s’exportent au champ voisin…
à l’arrivée, tout finit Monsanto ! et plus d’issue…
t’aurais un exemple à donner,
de « cipM » observé ailleurs ?
m’arrive à l’instant le machin
d’un dénommé François Huglo
sur le site branché SITAUDIS
connais pas ce taudis…
c’est pas grave… tu voudrais l’entendre ?
carrément ! je suis chaud !
bien sûr de toi ? tu es certain !
je veux Huglo ! je veux Huglo !
Le voici devisant du « Grand chosier » du Grand Monsieur Albarracin : « Le nombrilisme » monadologique du « saule, ipsisme / même / de l’ici » tourne en rond, mais vertigineusement, à l’infini, et fait tourner le monde à vide, autour d’un point de fuite. Il pousse « au-delà de lui » le bouchon qui « est un baîllon, mais un baîllon de l’écarquillé, comme si jamais on ne colmatait qu’avec du vide, et qu’on pansait le monde avec ses failles ». Le grand ressort du baroque et de la mécanique de Leibniz est le ressort, qui « fait retour sur soi à côté (…) Et c’est ne pouvant rentrer en soi que ressort il ressort ». De même, l’eau est au repos « le serpent enroulé dans sa forme » et vive « encore le serpent, déroulé de sa forme ». C’est parce que le cheveu « fêle (…), fourche (…), ruine (…), sépare (…), abîme », qu’il « abonde » et « envahit tout ». Dans la chose « tous les atomes sont crochus », et entre les choses tout se tient par la main. Ou par le manche : « Si le manche est la partie saisissable de la pelle, la forme d’une chose est aussi la partie appréhensive de son tout. Et le manche sera toujours du bon côté du manche ». Les choses nous tendent la perche. « Telles sont les choses qu’on les voit ». Et qu’on les parle ? Plus qu’une manière, ressort d’un baroquisme ou fil à perles d’un gongorisme, la paronomase fait de la chose le trajet d’un mot à l’autre, et du mot une voie ouverte entre la chose et elle-même. Ainsi, l’arbre offre « en bout de verticalité la légère versatilité de ses feuilles ».(à suivre) »
et il met l’accent circonflexe de bâillon sur le i à la place du â ?
tu trouves que ça à dire, après un monument pareil ?
j’ai surtout Atahualpa qui me vient aux lèvres…
Atahualpa Yupanqui ?
exactement… le chanteur argentin mort en exil en France…
tu penses à quelle chanson ?
celle-ci, que j’ai d’ailleurs traduite moi-même :
« El Poeta (Le Poète)
Toi qui te crois si différent
Parce qu’on t’appelle poète
Et que ton monde est bien à part
Par-delà les étoiles
De tant la regarder la lune
Tu ne sais plus rien regarder
Te voilà devenu pareil au pauvre aveugle
Qui a perdu sa route
Et ne sait plus vers où marcher
Va-t’en voir les mineurs
Va voir ceux qui labourent les champs de blé
Va-t’en les voir et chante-les
Ceux qui s’arrachent la peau
Pour un quignon de pain
Toi le poète aux rimes fières
Va faire un tour dans la forêt
Et apprends donc un peu là-bas
Du bûcheron et de ses déboires
Va partager la vie du peuple
Va le regarder du dedans,
Va comprendre à quel point
Il te faudra devenir homme
Avant de prétendre à
Être un poète vraiment »
pas un peu maoïste comme vision ?
j’ai surtout peur que, s’ils l’appliquent au pied de la lettre…
qui ça, « ils »?
les zozos « monadologiques du « saule, ipsisme / même / de l’ici »…
ah oui d’accord ! Les zozos de l’antonomase…
oui, les zozos de la « corporéité prise dans son ellipse »…
qu’ils soient du cipM ou d’ailleurs…
de n’importe où !
mais les zozos…
oui, les zozos, s’ils allaient un peu prendre l’air…
s’ils rencontraient un vrai bûcheron…
s’ils parlaient avec lui, assis sur une souche, en buvant du vin…
ça pourrait avoir des conséquences graves…
critiques même pour la condition de bûcheron…
ça pourrait déclencher des grèves !
j’imagine trop bien le carnage : « bûcheron / coupe / arbre
arbre est- bûcheron ///////// bûcheron-est-arbre
sous langue-arbre sommeille- bûchero
n
vois- le vois ce QUI
tombe en l’arbre /// en l’arbre a chu puis choit ce qui langue chie
langue chie qui choit
taillis forêt arbres arbres arbres arbres arbres
sentiers sentiers sentiers sentiers sentiers sentiers sentiers sentiers sentiers sentiers sentiers sentiers sentiers
branche est bras dur
est bite dure
touffues feuilles vont
détachées choient
pourrissent
arbre chie feuilles / feuilles sont par l’arbre chiées
bûcheron toi coupes langue //////// langue de bûcheron est dans sa tronçonneuse
dans sa tronçonneuse-coupe
dans sa tronçonneuse-coupe-langue
langue-mère est bois
langue-mère aboie///////////////////////////////////////////////////
père castre bois
au fond de langue-forêt-bois
tronçonneuse-coupe
langue-tord
début de chute
arbres dans feuilles tombées puis coupe-coupe-coupe-coupe- et le tronçonne le mot en bûches bûches bûches
bûcheron-langue //////// langue-bûcheron //////////////////////////////////// bûcherons-poils ///
barbe-sueur + semelles grasses de terre / de vie
de vi
dévie
bûcheron branle écorce phonème et bite (work in progress à suivre lors de la prochaine résidence en avril) »
bon, on fait quoi, maintenant qu’on a dit ça ?
j’en sais rien… ce que tu veux…
me vient une interrogation d’Antoine Volodine dans Lisbonne, dernière marge : « Le suicide peut-il sauver de la noyade ? »
on pourrait aussi vivre…
ouais, même on pourrait prendre la route !
ou rester là… mais on commence par jeter au Vieux-Port leur pulsion de mort !
on fout Coltrane ou Iggy Pop à fond la rage !
et très vite…
et sans eux…
on se jette sur nos feuilles !
ou sur la peau d’un yak !
ou sur le cuir tendu d’un ballon de basket…
un qui rebondit bien, de préférence…
et très vite, en furie, on écrit AUTRE CHOSE !
par exemple quoi ?