Pénélope Corps – Les poèmes d’amour c’est pas toujours ce qu’on croit

 

Hier soir

Ma mère m’a demandé pourquoi

Je n’écrivais pas plutôt

des poèmes d’amour

J’ai dit que je savais pas faire

Et que les humains me désolaient un peu

(Pour clore la conversation)

J’ai dit aussi que j’avais pas le temps

Qu’en ce moment j’avais des rendez-vous

Sur des terrains vagues

Dans des zones hydro-industrielles

Au milieu des graviers et des machines à laver de plein air

Les pieds nus

Pour danser – un peu

Avec Carine et Johnny de la Caravane

Stanley-les-yeux-verts « 9 ans 9 cicatrices »

Les deux petites blondes et leur linge à étendre en mini-jupe

Le ciel métallique

Et François qui trouve que la tête sert qu’à dire des conneries

François qui prévient que ses os sont pénétrants

François qui n’a qu’un œil et

plus tellement de dents

François qui offre à boire

Et qui danse comme un chat qui n’aurait

Que trois vertèbres (sacrées)

Au centre

De tout ou de rien

On s’en fout finalement

Du moment que tout ça rayonne

Et qu’on s’écorche un peu

Et qu’on va voir ailleurs si on y est

Du moment que quelque chose tient

Comme suspendu

Là…

En fait les humains me désolent pas toujours

Et les poèmes d’amour c’est pas forcément ce qu’on croit